Bonjour à toutes et à tous,
Vous le savez peut-être désormais, vous qui visitez ou avez déjà parcouru les articles de ce blog, j'ai vécu l'expérience il y a quelques années de la maladie que l'on qualifie généralement de "grave". J'ai tiré de cette période de ma vie nombre d'enseignements précieux, et je souhaite communiquer au plus grand nombre les réflexions, apprentissages, découvertes engendrés par ces années de ma vie. Si douloureuses, et si riches à la fois.
Pour comprendre le sens de cette "sortie de route", j'ai dévoré de nombreux ouvrages, exploré diverses disciplines thérapeutiques, expérimenté plusieurs d'entre elles, assisté à des conférences variées. Je vous raconterai progressivement ce que j'ai appris, dans mon roman "La Patiente", bien sûr, mais aussi dans les différentes rubriques de ce blog.
Photo : de nombreuses régions du monde recèlent encore des coins de nature préservés de la pollution et de la dévastation. Ici, le mont Kailash, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière indo-tibétaine, état indien de l'Himachal Pradesh.
Aujourd'hui, je poursuis mon tour du monde des sagesses ancestrales en vous emmenant dans la Grèce de Périclès (vers 495-429 avant J.C.). A cette époque, les Grecs érigent le Parthénon, Pythagore affirme que la terre est ronde et qu'elle n'est qu'une planète parmi une multitude d'autres corps célestes. Ce siècle est aussi celui d'Hippocrate. Il transpose dans la médecine et le microcosme humain la représentation du monde, de ce macrocosme décrit par les savants et les philosophes de son époque. Cette représentation du corps humain et son lien indéfectible avec l'univers est décrit dans nombre de sagesses et de médecines ancestrales.
On comprend alors mieux que le corps (et la pensée) humain est le miroir de son environnement. Et vice-versa. Tout est interdépendant. En détruisant son environnement, l'homme se détruit lui-même. Ce lien de cause à effet semble très éloigné des réflexions actuelles. Et pourtant. La terre souffre, mais l'homme continue à l'encrasser et à l'agresser, sans prendre conscience qu'il se pollue et amenuise ses forces par sa propre inconscience à l'égard de son environnement naturel.
Le Serment d'Hippocrate en appelle tant à la mystique qu'à la pratique médicale. Je vous en livre quelques extraits, prélevés dans le livre "Médecines du Monde, Histoire et pratiques des médecines traditionnelles" de Claudine Brelet, dans la collection Bouquins aux Editions Robert Laffont.
Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et les déesses, et je les prends à témoin que je remplirai, selon mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants :
...Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice.
Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; de même, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif.
Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté.
Dans toute maison où j'entrerai pour être utile aux malades, je me préserverai de tout méfait volontaire ou corrupteur, surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.
Quoi que je voie ou j'entende dans la société pendant ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai et garderai le secret de ce qui ne doit jamais être divulgué.
La médecine hippocratique est une médecine holistique, considérant l'être humain dans la globalité de son corps, de son âme et de son esprit, intégrant l'homme à la biosphère. A l'heure où les dérèglements climatiques font couler beaucoup d'encre, où les virus deviennent de plus en plus virulents, où les dépressions et maladies mentales s'accroissent, où les maladies dégénératives ne cessent d'augmenter, quand allons-nous retrouver la conscience de la globalité de l'être humain et de chaque forme de vie, mais aussi de l'interdépendance incontournable entre toutes les formes de vie, sur terre et dans le reste de l'univers ?