Bonjour à toutes et à tous,
La fille d'un couple d'amis est une écuyère passionnée depuis sa plus tendre enfance. Ses parents partent s'installer au Caire pour des raisons professionnelles, et elle s'inquiétait de ne plus pouvoir monter à cheval dans la capitale égyptienne. Lors de mon premier voyage égyptien (j'y suis allée trois fois depuis 2003), je me suis vue proposer une balade à dos de chameau ou à cheval lors de ma visite des Pyramides de Guizeh. Sportive depuis toujours, mon expérience à cheval demeurait réduite à une portion des plus congrues. J'avais accompagné un groupe de touristes alors que j'étais responsable de séjour en Espagne pour une agence de voyages dédiée aux étudiants et jeunes adultes lors d'une balade découverte du et à cheval. J'ai le souvenir de ne pas m'être sentie très à l'aise, car nous étions quasiment tous novices et que je craignais que nous ne puissions pas maîtriser nos montures si l'un des animaux s'emballait. Or, j'étais co-responsable du groupe avec notre agence locale. Pour ma seconde expérience, l'une de mes amies cavalière et propriétaire de chevaux m'avait gentiment invitée à une promenade, avec beaucoup de marche, et quelques trots.
Est-ce la magie du lieu ? J'ai opté pour une balade à cheval au pied des Pyramides. Mon guide m'expliqua que ces pur-sang arabes n'aimaient que marcher, ou galoper. Bien sûr, j'étais déjà en selle et au pas lorsqu'il m'en informa. Pauvre de moi. Je n'avais jamais galopé de ma vie. La technique d'apprentissage fut cependant radicale. Mon instructeur colla son cheval contre le mien, saisit les rênes de mon cheval, me demanda de prier Allah avec humour, et lança les deux montures au galop. Mon seul défi : tenir en selle le plus longtemps possible, accrochée à la crinière de mon destrier.
Eh bien, je ne tombai point. Je pris confiance, et demandai bientôt à mon instructeur de me laisser les rênes, quelque peu agacée par sa fâcheuse manie de m'approcher d'un peu trop près et de poser ses mains sur moi, profitant d'une "pauvre femme" trop occupée à ne pas choir ! La situation était cocace, mais le galop sur fond de Pyramides au soleil couchant restera pour moi une sensation merveilleuse, un souvenir exceptionnel. La balade dura trois heures, avec des arrêts pour immortaliser "l'exploit" sur la pellicule. Et pour discuter. J'aime à m'enquérir de la vie des gens, et je l'interrogeai sur sa vie. Il était marié, avait deux jeunes enfants. Il n'avait pas choisi son épouse, comme c'est encore de coutume dans certaines familles égyptiennes. Au fil des heures, il voulait, mâle égyptien oblige, me construire une Pyramide en signe de son amour naissant pour moi ! On ne m'avait jamais fait une telle déclaration ! La barre de la séduction est désormais très haute. Messieurs, que me proposerez-vous maintenant, à côté d'une Pyramide ???
Bien sûr, à l'arrivée, la négociation tarifaire fût âpre. Car le prix avait curieusement augmenté depuis le départ. La promenade avait duré plus longtemps que prévu, il fallait nourrir les chevaux... je n'avais pas accepté ses avances... J'ai pour habitude de négocier en souriant, sans m'énerver, en prenant mon temps, comme les égyptiens. On s'assied, on prend un thé, on discute. Et on négocie. Classique. Cela se passe généralement dans le respect et la bonne humeur, et permet d'échanger sur nos cultures réciproques. C'était en 2003. J'ai dû payer 50 livres égyptiennes au lieu des 10 demandées au départ. Mais pour un si beau souvenir, et trois heures de travail, ce n'était que justice.
Pour consulter mes autres mémoires de voyage
.l'âme du désert de Chinguetti (Mauritanie), 2
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