Bonjour à toutes et à tous,
Photo N°1 : le désert, le jour. Des centaines de dunes se succèdent. Rien ne ressemble plus à une dune qu'une autre dune. Pourtant, Sidi, notre guide maure, descendant des nomades du désert, nous mène sans faillir d'un camp à l'autre. Nos cinq à six heures de marche quotidiennes accomplies, le miracle se produit chaque soir lorsque nous apercevons les tentes dressées à notre intention.
Et voici la suite de notre marche dans le désert de l'Adrar en Mauritanie. C'était en décembre 2002, et, lasse des contingences de la vie occidentale, j'avais décidé en quelques jours de partir me ressourcer dans le désert. Dans la première partie de ces mémoires, je vous racontais la genèse de cet appel du désert.
Nous sommes cinq touristes. Je suis la doyenne de notre petit groupe, pour une fois. Je viens d'avoir quarante ans. Mes compagnons de trek en ont sept ou huit de moins. Pour nous accompagner, un guide, une cuisinière, quatre chameliers et dix chameaux. Notre guide nous a octroyé quelques heures pour nous imprégner de l'atmosphère de la ville d'Atar, notre aéroport d'arrivée. Les organisateurs de treks ou de séjours dans le désert procèdent au ravitaillement. C'est le jour du marché. Nous déjeunons dans un restaurant tenu par... un français, avant de mettre le cap sur Chinguetti.
A l'arrivée, notre camp est installé. Il s'agit pour cette première étape d'un camp permanent, où nous goûterons encore au luxe occidental... ou presque. C'est la dernière fois que nous aurons le confort d'une douche. Pas une de nos douches à l'occidentale. Juste de l'eau, dans une cabine, avec vue sur le ciel étoilé. Ce n'est plus un hôtel quatre étoiles. Cet "hôtel" là s'est installé sous la voûte étoilée. Je décide alors de m'endormir, chaque soir, en admirant les myriades d'étoiles brillant au firmament du désert. Oubliés les scorpions qui peuvent parfois s'inviter dans les sacs de couchage des voyageurs. Notre guide nous a raconté, l'air goguenard, qu'un groupe de touristes s'était réfugié un jour sur... le toit de leur voiture tout terrain pour la nuit, parce que le sol grouillait de scorpions (enfin, c'est la vision d'un touriste qui découvre un, voire quelques bestioles modérément sympathiques sous son matelas).
Photo N°2 : le désert, la nuit. Dans la quiétude de l'immensité de sable, la simplicité et l'entraide unissent les nomades du désert.
Durant la journée, je ne cesse d'humer l'atmosphère des étendues de sable à perte de vue. Le désert est noble, humble, hostile et réconfortant à la fois. Le désert conduit l'être humain à son essentiel. Parce qu'il offre le spectacle de la vie, de l'essentiel de la vie. Pour qui a un jour foulé les sols désertiques, pour qui a un jour rencontré des périodes de désert affectif et spirituel dans sa vie, pour ceux-là naît au lendemain des traversées douloureuses la flamme de la compréhension de l'univers. Le désert contient tout l'univers dans un grain de sable. Le désert est une invitation au voyage intérieur, au retour vers l'essence même de nos multiples incarnations terrestres et extra-terrestres. La vie est le reflet de chaque grain de sable. Elle s'écoule à l'instant même où on la tient dans la main. Comme les millions ou les milliards de grains de sable des vastes étendues désertiques de la terre, chaque vie vibre à l'unisson avec tous les autres grains de sable de l'humanité. J'ai rencontré le désert de Mauritanie mais je me sens reliée à tous les grains de sable de l'univers, à tous les autres déserts de la planète et de toutes les autres planètes. Un jour, que j'espère prochain, je retournerai apprendre et comprendre le sens et l'importance de la vie humaine dans ces vastes territoires du sens et de l'importance.
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